Aux abords du stade comme dans l'enceinte de la Meinau, les sensations ont été étranges pour les 5 000 chanceux d'être au stade ce samedi soir à l'occasion de ce Racing-Nice, six mois après la dernière rencontre à domicile. Retour sur cette soirée inédite...
On le savait tous, une Meinau limitée à 5 000 personnes ne serait pas la vraie Meinau. On se disait aussi qu'il valait mieux 5 000 que zéro, au moins pour motiver nos joueurs et limiter les pertes de recettes du club. Tout a commencé par un trajet sans encombres pour se rendre à la Meinau aux alentours de 19h, comme s'il n'y avait pas d’événement prévu ce samedi soir : une autoroute quasi déserte, des stations de tram où habituellement le bleu domine plutôt vides, des places disponibles partout dans les ruelles aux abords du stade pour pouvoir se garer et très peu de supporters marchant vers la Meinau. On n'avait certainement pas revu ce genre de scènes depuis l'époque du CFA, et encore... Devant le stade, le processus mis en place pour rentrer à l'intérieur de l'enceinte semblait surévalué par rapport au quota de spectateurs autorisés à venir mais il valait mieux en faire plus que pas assez. Le long slalom entre les barrières pour atteindre les agents pour les palpations, qui pour certains ne se sont sûrement jamais autant ennuyés un soir de match, a permis d'amuser les plus jeunes puisque les files d'attente n'étaient pas au rendez-vous. Une fois entré dans l'enceinte, les allées étaient clairsemées. Certains ont profité du peu de monde un soir de match pour se rendre à la boutique et faire des achats pour cette nouvelle saison. Le cote de popularité des tartes flambées a pu être testée et celle-ci reste toujours très élevée. Sans animations sur le parvis, il n'y avait rien d'autre à faire que de se rendre à sa place en tribune, parfois à l'autre bout du stade puisque le club avait logiquement décidé de laisser les rideaux fermés des buvettes en tribunes sud et est. Des vendeurs ambulants étaient tout de même présents dans chaque tribune. Le temps de se rendre à notre place, on a pu croiser Marc Keller accompagné par la nouvelle maire de la ville, Jeanne Barseghian et la préfète de la région Grand-Est, Josiane Chevalier. Le président du Racing a pu leur présenter le dispositif mis en place par le club, ce qui permettra éventuellement d'augmenter la jauge d'accueil lors des prochaines rencontres puisqu'aucune anomalie n'est à relever dans cette soirée au niveau de la sécurité et peut-être que la préfète a pu être rassurée sur ce point.
L'avant-match a été rythmé comme toujours par Jean-Luc Filser, qui s'est rendu dans les tribunes ouest-basse et est-basse, masqué, pour retrouver de la proximité avec ses supporters et leur faire gagner quelques lots. Chauffer tout un stade avec un public aussi dispersé était compliqué mais le public de la Meinau a fait ce qu'il a pu et l'annonce de la composition du Racing a été largement reprise comme en temps normal. A l'entrée des joueurs sur la pelouse, le premier chant a été lancé et on a vite compris que l'ambiance ne serait pas morte malgré l'absence des plus fervents en tribune ouest-haute. Les chants se sont succédés, lancés par quelques-uns en ouest basse et dans le quart de virage nord-ouest et repris par tout le stade. Evidemment, il était compliqué de faire durer ces chants comme à l'accoutumée mais le public a joué le jeu, conscient d'être des privilégiés ce samedi.
Sur le terrain, les joueurs ont semblé sentir ce soutien durant la première demi-heure. Mohamed Simakan repositionné en numéro 6 a fait du bon travail dans la construction, Kenny Lala a enchaîné les montées sur son aile droite, Jean-Ricner Bellegarde a réussi quelques percées dans la défense niçoise et Mehdi Chahiri a pu faire découvrir au public strasbourgeois sa palette technique sur quelques phases de jeu. Malheureusement, une erreur défensive a fait tomber à l'eau le plan de jeu de Thierry Laurey et les Bleus se sont retrouvés menés avant la pause. Malgré la bonne entame de seconde mi-temps, les Strasbourgeois ont subi un contre fatal qui a plombé tous leurs espoirs. La fin de la rencontre a été compliquée et la différence dans la préparation d'avant-saison s'est faite ressentir entre les deux équipes. Le Racing manquait de jus et personne ne croyait à un retour dans ces conditions. La Meinau aurait pu booster les siens dans ce moment difficile en temps normal mais cette saison, l'équipe devra avoir de grosses ressources mentales pour revenir au score si elle se retrouve menée. Jouer à domicile n'est plus un très gros avantage actuellement, et on avait déjà pu le remarquer dans les autres championnats qui avaient repris au mois de mai. Les quelques sifflets pas très inspirés de certains descendus des tribunes dans les dernières minutes n'aideront pas l'équipe à s'en sortir non plus. La trêve après seulement deux journées est une très bonne nouvelle et fera le plus grand bien à tout le monde. Les avis des supporters sont assez unanimes dans cette soirée. Pour beaucoup, il était appréciable de revenir au stade après une si longue absence mais ce n'est pas cette Meinau qu'on connaît et qu'on aime. On risque de devoir s'y habituer pour quelques temps encore. Finalement, on préfère quand il y a des embouteillages en arrivant et en repartant du stade...
À la Meinau, quand ils sont 5000, t'as l'impression qu'ils sont 15000.#RCSAOGCN @RCSA pic.twitter.com/ERKOceiX6s
— Sébastien Ruffet (@SebastienRuffet) August 29, 2020
Je ne sais pas comment exprimer ce sentiment. Triste de ne pouvoir être à la Meinau mais en même temps un peu d indifférence d assister à un match avec 5000 personnes. #RCSAOGCN #fuckcovid
— 🥨 Ⓝ_um_Ⓐ 🥨 (@N_um_A) August 29, 2020
Une Meinau vide avec moins de 5000 supporters y’a plus d’ambiance que dans beaucoup de stades en France.. J’aime trop ce club
— 𝙴𝚜𝚝𝚎𝚋𝚊𝚗 (@inieesteban) August 29, 2020
Dans tous les stades français et européens, les diffuseurs doivent passer des bandes sons de supporters. Au stade de La Meinau, même sans le kop, pas besoin! #RCSAOGCN
— 𝕾𝖙𝖗𝖆𝖘𝖇𝖔𝖚𝖗𝖌 (@Cyril_1906) August 29, 2020