Dans quel état se réveillera le Racing Club de Strasbourg samedi matin ? Compte-tenu des échéances de cette fin de semaine, gueule de bois garantie …

Jeudi 9 juin : passage devant la DNCG

RCS / Bayonne, où le dernier match professionnel du RCSLe Racing et son actionnaire principale, Jafar Hilali, se présenteront ce jeudi devant le gendarme financier pour clôturer le budget 2010 / 2011 et présenter celui de la saison à venir. Retour en arrière : janvier 2010, quelques semaines après la vente du club par Philippe Ginestet, les actionnaires londoniens – alors emmenés par Luc Dayan – passent entre les gouttes et ressortent des bureaux parisiens avec un encadrement de la masse salariale. A l’été 2010, le nouveau passage devant la DNCG envoie le club en CFA. Ce n’est seulement par l’achat des murs du centre de formation par la Ville de Strasbourg que le club équilibre à minima son budget qui permet ainsi de s’engager en championnat de National. Aujourd’hui, les finances du club sont toujours dans le rouge malgré la vente estimée à un million d’euros de la clause de revente de Kévin Gameiro au FC Lorient. Si pour boucler la saison en cours, l’actionnariat espère toujours vendre pour plusieurs milliers d’euros de joueurs avant le 30 juin, la situation financière de la saison prochaine s’annonce encore plus compliquée. Avec un grand nombre de joueurs en fin de contrat et des charges toujours importantes (loyer, centre de formation, salaires, …), on voit mal aujourd’hui comment le club pourrait ne pas déposer le bilan, sauf apport financier nouveau. En manque de ressources, et hormis mettre la main à la poche, il est difficilement imaginable que la DNCG n’envoie pas le club alsacien à nouveau dans une division inférieure. Cette fois-ci sans parachute ou plan B …

Vendredi 10 juin : la fin du professionnalisme ?

Face à cette situation de crise, le Président du Racing, Jafar Hilali, a dors et déjà prévenu : le club ne demandera pas le statut professionnel pour la saison à venir. Première conséquence de cette décision : tous les joueurs et membres du staff encore sous contrats seront libres le 1er juillet. Même cas de figure au centre de formation où l’ensemble des jeunes stagiaires ou aspirants seront eux aussi libres d’aller voir ailleurs sans aucune contre-partie pour le RCS. Le Racing a « grillé » sa première année sous statut professionnel en National avec sa quatrième place au championnat. En effet, le maintien du statut professionnel en troisième division est accordé d’office au club descendant de Ligue 2. Le maintien lors de la saison suivante doit être demandé à la LFP dans un délai maximum de quinze jours après le dernier match de championnat. Seule certitude, le Racing Club de Strasbourg diminuerait drastiquement sa masse salariale mais n’auraient en même temps plus aucun joueur sous contrat ! Une véritable feuille blanche pour les dirigeants. De plus, l’article 115 de la LFP indique que « s'il (le club) renonce volontairement au statut professionnel en ne formulant pas la demande de maintien de ce statut dans les conditions invoquées, le club concerné ne pourra plus formuler une demande d'octroi du statut professionnel, quel que soit son classement lors des deux saisons suivantes et ne pourra donc être admis à participer aux Championnats de France professionnels pendant cette période ». La situation est ainsi partie pour durer quelques années car le statut professionnel c’est l’assurance d’avoir des joueurs sous contrats mais surtout de pouvoir garder les jeunes du centre de formation chaque saison.

Du dépôt de bilan à la simple et douloureuse disparition

En résumé voici ce que risque aujourd’hui le Racing Club de Strasbourg après ses échanges de cette semaine :

  • Jouer la saison prochaine en CFA, voire sûrement en dessous
  • Perdre tous ses joueurs et son staff sous contrat
  • Garder des finances toujours plombées par des charges importantes et des litiges en pagaille
  • Ne pas pouvoir redemander le statut professionnel avant plusieurs saisons, qu’importe son classement

On voit mal aujourd’hui comment le club pourrait se sortir de cette crise sans précédant mais également comment un repreneur potentiel pourrait investir, à perte, dans un gouffre sans fond. La prochaine étape risque donc d’être le dépôt de bilan : la SASP serait ainsi placée sous la tutelle d'un administrateur qui jugera de la viabilité de l'entreprise, de la poursuite de ses activités ou de sa liquidation. Si la liquidation est décidée, le Racing Club de Strasbourg, club centenaire, champion de France 1979, rejoindra le FC Gueugnon au rayon des clubs disparus. Fin de l’histoire.