Alors que le vendredi 10 juin sonnait comme la mort annoncée du Racing, que le samedi 11 juin apparaissait comme étant sa résurrection, le mercredi 15 juin s’apparente à une nouvelle crucifixion pour des supporters qui risquent de boire le calice jusqu’à la dernière goutte.
À force de jouer avec le feu …
Dès l’annonce samedi d’une offre d’achat validé par l’actionnaire londonien, bon nombre de supporters s’était étonné de ce soudain revirement. Quelques heures après avoir annoncé la fin du professionnalisme à Strasbourg, Jafar Hilali indiquait être revenu sur sa position en envoyant la demande de prolongation d’une année supplémentaire. En effet, la première année d’une équipe professionnelle en National lui permet de garder son statut, la deuxième doit faire l’objet d’une demande officielle de dérogation. On sait aujourd’hui que les instances nationales n’étaient pas aussi pressées que l’actionnaire majoritaire le faisait croire. La disparition d’un club champion de France ne laisserait pas indifférent du coté des hautes sphères footballistiques parisiennes.
Loterie à tous les étages
Principale raison de ce changement, l’offre transmise pour un « grand groupe allemand » via Jacky Kientz, ancien président du club dans les 90. Pas encore acceptée, elle achoppait samedi sur quelques détails que les acteurs avaient bon espoir de faire disparaître. Qu'a cela ne tienne, « l’Alsace » du jour annonçait que « Bernard Graeff […] a retiré son offre ». Déjà actionnaire il y a quelques années, c’est à nouveau « l’ancien roi de la loterie à gogo » qui était revenu en fin de semaine dernière à la rescousse du Racing, via le vice-Président du conseil de surveillance. Indirectement également, puisque l’offre émanait en fait de la société de son fils Sébastien, les affaires du passé ayant laissé quelques traces juridiques (à lire ici et ici).
Retour à la case départ
En redemandant le maintien du statut et en ouvrant publiquement la porte à une vente, l’actionnaire londonien ne cherche t-il pas à tout en œuvre pour qu’en cas de dépôt de bilan personne ne puisse l’attaquer sur sa gestion du club ? Cette gestion justement qu’il doit assurer d’après la loi « en bon père de famille ». Malgré trois jours de sursaut, le Racing et son Président se retrouvent toujours perdants d’une partie de poker, toujours sans numéro d’affiliation et surtout maintenant sans aucun candidat à sa reprise. Les prochains jours s’annoncent à nouveau difficile du coté de la Meinau. Et dire que dans quinze jours, le groupe professionnel doit reprendre le chemin des terrains. On en est encore très loin …