Un accueil XXL des chti's, la joie de vivre des Bretons et la ferveur des Alsaciens ont permis à cette édition 2019 de la Coupe de la Ligue d'être avant tout une victoire pour le football populaire.

Tout aura été parfait, ou presque, du côté de Lille ce week-end. La météo d'abord. Aux dires même des Lillois, avoir un week-end aussi ensoleillé fin mars relève presque du miracle dans les Hauts-de-France. La fête et surtout le cortège n'auront été que plus beau. Il faut ensuite saluer le choix judicieux des instances d'avoir pris Lille et le Stade Pierre Mauroy comme enceinte d'accueil de cette édition 2019.

Le centre-ville est sympathique, les lieux de restauration omniprésents, une accessibilité en TGV et un stade des plus moderne et accueillant. Le seul couac aura été la pelouse, injouable au bout de cinq minutes aux dires des principaux acteurs. On est en droit de se demander comment le LOSC arrive à être dauphin du PSG avec un tel carré vert qui avait fait l'objet de toutes les attentions depuis quinze jours. Seul bémol pour ... l'exportation des droits audiovisuels à étranger.

Mais la victoire du football a surtout été celle des supporters. Interdits de déplacements partout en France [à lire Silence, le football populaire se meurt], les supporters en ont bavé ces derniers temps et ce n'est pas malheureusement peut être pas prêt de s'arrêter. Les premiers klaxons en sortant de Strasbourg, les fêtes improvisées sur les aires de repos, la fraternité entre les deux camps à la gare de Lille, les échanges vocaux sur la grande place lilloise jusqu'aux Bretons présents dans le cortège Strasbourgeois ; tout a contribué à apporter une saveur extraordinaire et particulière à ce samedi 30 mars, celle de vivre un moment si unique dans un monde si souvent bouleversé et où les libertés sont de plus en plus limitées.

Car oui, samedi le spectacle n'était pas sur le terrain mais bel et bien au centre-ville, dans le cortège, sur le parvis du stade et surtout dans les tribunes où 50000 supporters ont poussé leur équipe pendant 120 minutes, n'en déplaisent aux rageux du petit écran grisés par la piètre prestation des deux formations. Comme dit l'adage, une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne, et aujourd'hui c'est le football populaire adulé par les supporters qui a gagné ses marques de noblesse. Lille, Guingamp et Strasbourg ont prouvé au monde entier que le football est et doit resté une fête, un moment de joie et de peine, un vecteur émotionnel passionné capable de faire déplacer plus de 40000 supporters de Bretagne et d'Alsace (voire plus loin pour certains) sans aucun incident notamment, aucun.

Forcément, la victoire a apporté un plus indéniable à ce week-end inoubliable. Quelle fierté de voir autant de voitures sur la route de Lille, quelle fierté de voir ces milliers de maillots bleus au centre-ville, quelle fierté d'avoir été si nombreux dans un cortège qui restera dans les mémoires, quelle fierté d'avoir chanté et poussé notre équipe jusqu'au bout. Bref, quelle fierté d'être supporter du Racing tout simplement. Depuis 2011, on aura pleuré et l'on aura ri, mais quel pied, quels bonheurs partagés depuis. Comme l'a dit Marc Keller, surtout ne changeons rien, quoi qu'il arrive, qu'importe les résultats, continuons à soutenir l'équipe. Continuons à garder notre insouciance à l'image d'une panenka de Lienard en finale et croire que tout est toujours possible. C'est aujourd'hui l'ADN du Racing, notre ADN.

Allez Racing !