Qu'arrive t-il à notre Racing ? Où est passé ce Racing qui nous rendait si fier depuis sa liquidation en 2011 ? Comment avons-nous pu passer des émotions à l'indifférence ?
Sans détour. Pendant dix ans, nous avons été nombreux à caler nos vacances sur le calendrier du Racing, à planifier nos sorties et nos week-ends en fonction exclusive des matchs des Bleus, notamment à la Meinau. Le match était souvent notre jalon de la semaine : les retrouvailles avec les copains, l'avant match, la troisième mi-temps. Bref, un bon moment, avec des hauts et des bas, mais toujours avec des émotions.
Et puis quelque chose s'est cassé ces dernières semaines. Il y a d'abord l'annonce du rachat par BlueCo avec l'espoir de voir le club franchir un palier et s'installer durablement dans la partie haute du classement de Ligue 1. Il y eu l'arrivée de tous ces jeunes joueurs à des prix d'or et le départ de nombreux cadres : Lienard, Djiku, Diallo, ... et Bellegarde qui aura été celui de trop, que ce soit en terme d'impact sur le collectif, que de timing un soir de clôture de mercato sans arrivée en sens inverse. C'est peut être ce jour là qu'on a été nombreux à comprendre réellement que l'ambition d'un haut de classement n'était pas pour tout de suite.
Où est passé notre Racing ?
Depuis, les semaines se suivent et se ressemblent. Celles de jeunes joueurs lancés dans le grand bain, celles de matchs sans émotions. Même le derby gagné à Metz n'y dérogera pas, celle de l'incompréhension du projet de jeu de l'équipe prédomine. Combien de personnes vous ont-ils demandé : « Mais c'est quoi le projet du Racing ? ». On se pose encore la question aujourd'hui, et ce n'est pas la longue interview du Président sur une radio locale qui y précisera que la progression des jeunes est finalement prévue sur trois ans qui enlèvera l'idée d'avoir été floué.
Grâce à Marc Keller, Patrick Vieira et BlueCo, en 11 matchs on a effacé 11 ans d’une épopée enthousiasmante
— Dermatopoulos ™ (@Dermatopoullos) November 5, 2023
On a retrouvé la Meinau boudeuse, frondeuse, silencieuse sauf pour siffler et critiquer des années de plomb
Quelque chose est cassé, Mr Keller
En changeant de dimension financière, le Racing a bel et bien perdu son âme. Le jeu de l'équipe, quand il y en, ne correspond plus en rien à ce Racing conquérant qui s'est battu sans relâche sur tous les terrains de France depuis une décennie. Ces jeunes livrés à eux mêmes avec une obligation de résultat en ayant une étiquette de plusieurs millions sur la tête font peine à voir.
Saïdou qui ?
Le Racing est entré dans le rang de ce foot business qui va faire mourir à court ou moyen terme toute la passion de ses supporters. Après des semaines à continuer à les soutenir, la Meinau a été clairsemée pour la première fois depuis des années face à Clermont. Et ce n'est pas l'annonce d'un énième guichet fermé (...) qui y changera quelque chose. Nous ne sommes pas dupes : il y avait 50 pages de billets à la revente face et jamais 25039 spectateurs dans les travées ce dimanche. C'est maladroit, car ce public s'est en plus une fois ennuyé pendant 90 minutes. La boutique était souvent vide, et il y avait peu d'attente à la restauration. On pourra toujours mettre ça sur le compte de la météo ... mais pas que.
C'est le genre de mec dans ta boîte qui a la prime de participation mais que tu n as jamais vu de l année https://t.co/jV5SJf25gE
— N_u_m_A #VieiraOut 🥨 (@N_um_A) November 8, 2023
Ce Racing ne dégage plus aucune émotion ou sentiment de vouloir se battre pour ses couleurs. Ce Racing glisse semaine après semaine dans l'indifférence du classement mais aussi dans le cœur de ses plus fidèles supporters. Combien sommes nous sincèrement aujourd'hui à se poser la plus élémentaire des questions : « Est-ce que je vais au match ou pas ? ». Le match n'a pas encore commencé que l'on s'attend déjà à s'ennuyer fermement alors que le football est aussi un spectacle, à voir un Sylla à 20M€ s'échauffer sans rentrer, à se demander que sont devenus Prcic et Aholou, et à chercher à comprendre pourquoi Saïdou Sow, recruté avec le brassard de capitaine des Verts et quelques 3,5M€, ne pas avoir encore joué une seule minute.
Inconcevable il y a encore peu, certains ont même fait la promesse de ne plus remettre les pieds à la Meinau tant que l'entraineur n'aura pas changé. « Ce ne sont pas des vrais supporters ! » leur rétorque t-on. Que ceux qui avancent ça se détrompent : ils en ont juste très gros sur le cœur de voir leur Racing s'être battu depuis de si longues années pour en arriver à ce "projet". Et ce n'est pas le démarrage des travaux de restructuration de la Meinau qui y changera quelque chose. Nous avons mal à notre Racing aujourd'hui de le voir comme cela.
Jusqu'à quand ?