A plusieurs reprises, le candidat au rachat du Racing Club de Strasbourg aurait pu lâcher l’affaire mais obstiné, le 22 août prochain sera peut être le jour où il deviendra le nouveau propriétaire du club alsacien. Retro.
L’histoire avait commencé en décembre 2009, quelques jours avant l’arrivée des Londoniens à la tête du RCS. Frédéric Sitterlé, natif de Blodelsheim, avait rencontré Philippe Ginestet, alors vendeur du club alsacien, à Paris. Le chef d’entreprise souhaitait lui soumettre un projet de reprise promu par des investisseurs alsaciens. Trop tard, la vente était trop avancée et la propriété du club filait vers Londres. Si l’idée d’un recours des actionnaires minoritaires avait fait son apparition, le mal était fait et rien n’empêchera l’ancien président club de lâcher le Racing. A cette époque, Philippe Ginestet n’avait peut être pas voulu qu'un Alsacien puisse mieux réussir que lui au Racing.
« L’appel du tire-bouchon »
Moins de vingt jours plus tard, le patron de la holding « The Skreenhouse Factory » remettait le couvert en essayant de s’associer à Jacky Kientz pour reprendre un club déjà à revendre. Regroupés dans un pool d’actionnaires, les alsaciens, Frédéric Sitterlé compris, continueront pendant des semaines de racheter le club à Alain Fontenla puis Jafar Hilali, en vain. Mi-mars 2010, l’appel du maire de Strasbourg, Roland Ries, n’y changera rien. Frédéric Sitterlé et les autres alsaciens ne rachèteront pas le club. Les deux avaient même publié fin mars un communiqué indiquant les raisons et les axes du projet des Alsaciens. Les échanges entre le gestionnaire du site myscreen.com et l’actionnaire londonien continueront malgré tout. Mai 2010, le Racing descend en National pour la première fois de son histoire centenaire. Financièrement le club est au bout du rouleau, la DNCG ne lui fait aucun cadeau et envoie ce dernier en CFA s’il ne présente pas rapidement des garanties financièrement. Pour tenter à nouveau de racheter le club, Frédéric Sitterlé propose d’apporter la somme nécessaire en échange de la majorité au conseil d’administration. Pour une raison que l’on ignore, la mairie coupera l’herbe sous les pieds de l’investisseur en rachetant les murs du centre de formation, permettant ainsi au financier londonien de passer le cap du gendarme financier.
« Sitterlé à 99% »
Un an passera sans que jamais l’ancien directeur des nouveaux médias du Figaro ne quittera Strasbourg, et le RCS, du coin de l’œil. Fin mai 2011, le club rate la montée en Ligue 2, les problèmes financiers refont surface. Début juin, nouvelle tentative avortée, l’offre est à nouveau refusée par Jafar Hilali qui avait indiqué quelques jours auparavant aux DNA un éternel « Sitterlé à 99% ». Le mois de juin et juillet sont longs pour les salariés et les supporters. Le 18 juillet, la première chambre de commerce du TGI met la SASP en dépôt de bilan, envoyant par la même occasion le club en CFA, en mode club amateur. Obstiné, Frédéric Sitterlé a - à nouveau - déposé le 6 août dernier une offre de rachat à l’administrateur en charge du dossier du club donc voici les grandes lignes :
- créer une nouvelle SASP au capital de 400 000 euros
- investissement 2011 / 2012 : 800 000 euros (dont 156 000 euros serviront à racheter les actifs du club et 400 000 euros en sponsoring)
- investissement 2012 / 2013 : 700 000 euros
- budgets prévisionnels pour les trois prochaines saisons : 2M d’euros en CFA en 2011 / 2012, 3,5M d’euros en National en 2012 / 2013 et 12,8 millions en Ligue 2 en 2013 / 2014
- s’appuyer sur les compétences au club
- maintenir les emplois de trois actuels salariés (deux comptables et une secrétaire)
Un passé à la LAFA et à la FFF
Si il avoue lui-même ne pas être partisan dans l’idée de dévoiler les chiffres exactes de son investissement, ni son intention future d’interférer dans le domaine sportif, il affiche une volonté d’ouverture et de renouveau en multipliant les échanges, au club et les institutions. Même si l'on connait pas aujourd'hui le volume financier que pourrait générer l'ancien patron du site sport24.com, nul doute que son passée au sein de la Ligue d'Alsace de Football (conseil des jeunes) et de la FFF (domaine communication) parlent en sa faveur. Le TGI de Strasbourg décidera si la persévérance de celui qui a fait une offre parallèlement à Thomas Fritz lui sourira, enfin, après plus d’un an et demi dans les coulisses du club. Pour que cette fois-ci ça soit enfin la bonne pour lui de mettre en oeuvre son projet pour le Racing.
Sources : InfosRacing.com, l’Alsace, …