C'est sans détour qu'Ali Mathoulthi est venu nous parler de son parcours et de la saison actuelle au Racing. Il faut dire que l'attaquant strasbourgeois illustre presque à lui seul le marasme au club depuis cinq ans : vainqueur de la Gambardella, appelé en équipe pro, prêté, absence de confiance des dirigeants, désillusions et aujourd'hui peut être sauveur en National.  On rembobine !

Génération dorée inexploitée

Ali MathlouthiComme il le dit si bien, on commence par les regrets comme celui de n'avoir pas pu faire fructifier l'équipe gagnante de la coupe Gambardella en 2006. Faut-il rappeler que cette génération avait battu le Lyon de Benzema, Mounier ou encore Ben Arfa en finale puis avait reçu le trophée des main de Thierry Henry, dont il fan ? Et oui, après cette victoire, de nombreux jeunes ne perceront jamais en équipe professionnel au Racing, la faute à un recrutement quantitatif choisi et original (De Gea, Locatelli, ...) par les dirigeants de l'époque. Lui a eu la chance de franchir l'ultime étape après quelques mois avec l'équipe réserve. Connu pour sa vivacité et sa pointe de vitesse, il connaîtra la joie immense de marquer à Bastia le but de la victoire sur une erreur technique du portier corse qui offrait la remontée au Racing.

« Je n'ai pas refusé la sélection »

Seulement la joie fut de courte durée avec le départ de Jean-Pierre Papin qu'il ne digère toujours pas « Papin ? On l'a fait partir à cause du coordinateur sportif alors qu'il me faisait confiance ». Entre temps, il sera convoqué pour un tournoi avec l'équipe de France espoir. De retour de blessure, JPP lui demandera de choisir en lui disant « si tu te reblesses en sélection, je ne te prendrai pas la saison prochaine », à choisir entre une sélection et la ligue 1, il est resté à Strasbourg. C’est finalement Kévin Gameiro qui prendra sa place avec les suites qu'on connaît aujourd'hui.

« Le maillot tunisien me fait vibrer »

Ali Mathlouthi reste toujours sélectionnable avec la Tunisie dont il est actuellement sur la liste des jokers. Nul doute que ses prestations actuelles, suivies par les dirigeants tunisiens, pourront lui ouvrir un jour les portes de la sélection des « Aigles de Carthage ». Retour au début de la saison 2007 / 2008 avec le départ à Châteauroux où le club lui fait confiance. Il marque et enchaîne les bonnes prestations mais le départ de Christian Sarramagna, l'entraîneur, remettra en cause son bon début de saison, le nouveau coach Cédric Daury décidant de le mettre dans le couloir droit en concurrence avec le capitaine Yann Lachuer. Juin 2008, nouveau et court retour en Alsace où Jean-Marc Furlan lui explique sans détour que « d'autres jeunes du club passent avant toi, comme Simon Zenke ». Drection donc l'Espagne pour un nouveau prêt cette fois-ci au Racing Ferrol. Dans un championnat équivalent au Naional français, il jouera 17 matchs et mettra 4 buts.

« A Arles, on a du perdre mon numéro »

Nouveau retour à Strasbourg en juin 2009 et une nouvelle fois les dirigeants en place se montreront peu au courant de sa situation. Pour eux, alors qu'ils n'ont rien suivi de sa saison en Espagne, il n'a pas le niveau et ne sera donc pas conservé. Gilbert Gress pas vraiment encore arrivé, il est envoyé dans le sud pour un nouveau bail d'un an du coté du pensionnaire de Ligue 2 Arles-Avignon. Nouveaux regrets sur une saison qui verra le club monter en ligue 1 car son travail quotidien ne payait pas. Du coup direction de temps en temps la DHR pour regagner sa place avec à la clef des échauffements … sur des parkings. En fin de saison, il ne sera pas gardé alors qu'il avait une nouvelle fois marqué le but victorieux dans les arrêts de jeu de l'une des dernières rencontres de la saison face à Nantes. Aujourd'hui, il garde un goût amer de ne pas avoir été conservé alors que les dirigeants lui laissent entendre qu'il resterait.

« Mon contrat a été refusé par la DNCG, seul le départ de Kévin Gameiro au mercato pourrait changer ça »

Énième retour dans la capitale alsacienne en National cette fois-ci sous les ordres de Laurent Fournier. S’il avoue que défendre et jouer dos au jeu ne sont pas ses points forts, le coach strasbourgeois s'emploie à le faire progresser dans ces domaines. Sur la première moitié de saison en demi-teinte des bleus, il avoue sans concession que ce qu'il manquait à l'équipe c'était quelques recrues en plus, la DNCG étant passé par là. Justement, cette dernière a statué sur une sa prolongation de contrat et « finalement mon contrat ne sera pas validé par la DNCG ou peut être ... si Kévin Gameiro est transféré. La prolongation était une preuve que le club me faisait enfin confiance. Je fais ma saison et j'essaye d'apporter ma pierre à l'édifice pour la montée malgré tout ce que j'ai vécu au club. Je serais parti à Reims sans cette prolongation. Par contre, je ne reste pas sur de l'honnête que les dirigeants ont eu par rapport au contrat proposé. Je suis déçu, j'oublierais pas qui s'est pas passé avant, mais je continuerai à faire mes matchs ». Autre cas similaire l'été dernier, la non-prolongation du contrat de Jeremy Abadie dont il se désole « c'est moche de lui dire le 31 que le contrat n'est pas validé. Dans les bureaux, je ne sais pas comment c'est géré et qui mène la barque, pas la peine de demander où en est ma prolongation, maintenant c'est clair, c'est terminé ».

« J'aime regarder ce qui se dit sur les sites des supporters »

Coté joueur, Bill Tchato avoue sans retenue que l'attaquant des bleus est le plus grand chambreur de l'équipe ! Coté transferts, il avoue comprendre difficilement, surtout en tant que supporter du Racing, pourquoi le club aiderait FC Mulhouse en leur prêtant des joueurs. Quant à ses impressions sur Yannick Yenga, le dernier venu, il ne le connaît pas encore assez mais par contre il sait qu’il n'est pas très fort au ... poker. Aujourd'hui, il donne au Racing Club de Strasbourg 80% de chance de montée si l'équipe arrive à être au top : « On aura une des meilleurs attaques en cette deuxième partie de saison ». Fin janvier, on saura presque déjà ce que sera la fin de saison.