23 mai 2021, 23h. Rideau ! Le championnat de Ligue 1 sera clôturé depuis quelques minutes et on connaîtra l’épilogue d’une histoire d’environ neuf mois et de 38 épisodes durant lesquels il y aura eu du suspens, des émotions et de la tension à tous les étages mais pas au stade cette fois-ci. Et comme toujours quand il faudra faire les comptes, il y aura des heureux et des déçus.

Dans cette saison complètement désordonnée par le contexte COVID, le championnat aura été serré comme ce fut rarement le cas auparavant. Dans des stades vides, sans avantages pour les équipes qui accueillent, les surprises auront été nombreuses. Forcément, l’impact aura été ressenti plus fortement dans des clubs qui ont l’habitude de jouer dans des ambiances de feu. On pense à Saint-Etienne, à Nantes, à Marseille et bien entendu au Racing. Ces quatre clubs vont terminer leur saison bien loin de leurs objectifs initiaux. Ces derniers jours, la Meinau vibre beaucoup. Hélas, ce ne sont pas les supporters qui en sont à l’origine mais bien des secousses qui nous rappellent les heures sombres du début de la dernière décennie : résultats décevants, entraîneur sur le départ, tensions en interne. Alors forcément, à deux journées du terme, la préparation du sprint final est loin d’être idéale dans le ciel gris strasbourgeois.

Pourtant, l’union sacrée n’est pas une option mais bien une nécessité, une obligation pour ces joueurs et dirigeants qui remportaient la Coupe de la Ligue il y a deux ans à peine et découvraient l’Europa League quelques semaines plus tard. Alors que le groupe semblait avoir fait le plus dur après la victoire à Bordeaux début avril, un vilain relâchement a rebattu les cartes. Avec deux occasions de plier l’affaire contre des concurrents directs à une semaine d’intervalle (Nîmes puis Nantes), l’optimisme était de mise mais les joueurs de Thierry Laurey se sont manqués et ont en plus remis en confiance ces deux formations, proches d’avoir la tête dans le sac et surtout en Ligue 2. Au-delà des résultats, l’état d’esprit pose question. L’équipe a loupé sa première mi-temps à Nîmes, sa seconde mi-temps contre Nantes et n’a pas non plus été très inspirée contre Montpellier avant d’avoir ramassé à trois reprises le ballon au fond de ses caisses. Le contraste est saisissant par rapport à la semaine précédente où les coéquipiers du capitaine Mitrovic avaient été vaillants et fait preuve d’un gros courage au Vélodrome. Aujourd’hui, le danger est tout proche avec un petit point d’avance sur le barragiste et trois unités sur Nîmes, 19e. Les supporters sont inquiets et l’ont largement fait comprendre ces jours-ci, notamment sur les réseaux sociaux, mais l’heure n’est pas encore aux leçons à tirer, ni aux violentes critiques même si les reproches sont compréhensibles. A deux journées de la fin, il est surtout temps de partir dans une opération commando aussi inattendue que primordiale. Cette équipe doit aborder les deux rencontres restantes à Nice dimanche, puis contre Lorient le couteau entre les dents. Il est obligatoire de rattraper les erreurs commises sur le terrain, ne pas regretter ces nombreux points perdus qui auraient dû offrir une fin de saison tranquille. Il est temps pour ces joueurs de prouver à leurs supporters qu’ils sont en capacité d’assurer l’essentiel, de laisser le club au niveau où ils l’ont trouvé en arrivant : en Ligue 1.

A Nice, les Bleus affronteront une équipe qui ne joue plus rien et doivent donc tout faire pour trouver l’ouverture rapidement pour se rassurer et maitriser la situation. Rappelons quand même que le Racing a toujours son destin entre les mains, et surtout entre ses pieds. Difficile aujourd’hui de savoir qui sont les leaders de cette équipe mais les joueurs encore sous contrat pour deux ou trois ans ont tout intérêt à mener leurs coéquipiers dans la bonne voie, c’est-à-dire celle du succès d’abord, du maintien ensuite. Dans ces rôles de meneurs, on pense à Matz Sels, Ludovic Ajorque, Adrien Thomasson qui ont prolongé jusqu’en 2024. Alexander Djiku et Ibrahima Sissoko sont également sous contrat jusqu’à juin 2023. Les joueurs qui quitteront le navire en fin de saison devraient également chercher à se montrer s’ils veulent avoir des possibilités intéressantes à partir du mois prochain. Surtout, et même s’il y a des querelles en interne, chacun connaît l’histoire récente du club et sait ce que représente cet écusson. Mouiller le maillot, avoir de l’orgueil et partir avec le sentiment du devoir accompli doivent être une bonne inspiration pour tous. Nul doute qu’un joueur comme Dimitri Lienard saura le rappeler aux membres du groupe qui l’oublieraient. Et certains supporters ne resteront pas assis dans leur salon sans bouger non plus si le finish était manqué. Le joker accordé en cas de 18e place ne rendra peut-être pas non plus service aux Strasbourgeois.

Difficile de savoir à quelle position l’interminable saison 2020/2021 s’achèvera pour le club (on regretterait presque l’interruption de la saison dernière à la mi-mars…), mais la seule règle de mise est de tout donner jusqu’à la fin, ces 180 minutes qui définiront l’avenir du RC Strasbourg ! Les quatre victoires acquises sur la phase retour sont clairement insuffisantes et il en faudra au moins une cinquième pour ne pas trembler. Cela commence à Nice ce dimanche sans aucune excuse, avant une surprenante finale à disputer à la Meinau contre Lorient … dans un stade vide. Un crève-cœur de plus pour les supporters cette saison. Espérons que le retour des supporters au stade se fera pour assister à un match de Ligue 1 dans un futur proche.

Joueurs du Racing, à vous de jouer ! Soyez à la hauteur et ALLEZ RACING !

Pour qui le meilleur calendrier ?

En allant à Montpellier et en recevant Paris, Brest a clairement un calendrier tout aussi compliqué que Nîmes qui reçoit Lyon et terminera par un déplacement à Rennes. Dans le sens inverse, Nantes semble avoir deux matchs abordables sur la pelouse de la lanterne rouge Dijon et la réception de Montpellier qui ne lâche rien, à l'image de son match à la Meinau. Planning similaire pour Bordeaux avec la réception difficile de Lens toujours en course pour l'Europe et un déplacement à Reims. Enfin, la bataille se jouera vraiment entre le Racing et Lorient. Le premier a un déplacement très difficile à Nice pendant que les Merlus recevront Metz, puis un choc pour le maintien à la Meinau pour le dernier match de la saison.