(Crédit photo : Getty Images - Anthony Dibon)

L'arrivée de la VAR dans le football faisait parler entre les partisans de la vidéo qui pensaient que celle-ci allait corriger les erreurs et stopper les injustices, et ceux qui n'en voulaient pas en raison des émotions qui allaient disparaître et des arrêts de jeu qui stopperaient trop souvent le jeu. Après plusieurs mois d'utilisation, le débat est toujours bien présent.

Deux cas bien différents au sujet de la VAR ont encore été constatés ce samedi en Ligue 1. Tout d'abord à Guingamp où se déroulait une rencontre de la plus haute importance entre l'EAG et Dijon, puisque les deux clubs vivent une saison compliquée et jouent leur survie dans l'élite actuellement. Juste avant le coup d'envoi, Monsieur Lesage, l'arbitre du soir, informe les deux entraîneurs qu'il y a un problème technique avec la VAR et qu'elle sera donc inutilisable pendant une durée indéterminée. Imaginez qu'une situation litigieuse ait lieu en début de match et que l'arbitre prenne une mauvaise décision en urgence, cela aurait pu changer le cours de la rencontre et la fin de saison pour l'une des deux formations. Ce souci est tout de même fréquent puisque régulièrement, on apprend qu'il y a des soucis de VAR en plein match et que l'arbitre ne peut pas s'appuyer dessus (Marseille-Strasbourg, Monaco-Strasbourg, Rennes-Toulouse...).

Autre cas hier soir, à Nîmes où Strasbourg inscrit le but du 0-3 en contre-attaque à la 65ème minute suite à une récupération de Kenny Lala. Les Nîmois protestent, réclamant une faute du latéral strasbourgeois à la base alors que l'arbitre était tout proche de l'action. Après visionnage de la vidéo, Monsieur Delerue annule le but et donne coup franc aux Gardois à l'endroit de la récupération du ballon. Téji Savanier dépose le ballon sur Hervé Lybohy qui réduit le score à 1-2. Tournant du match avec des Nîmois qui passent de la tête dans le sac à une potentielle égalisation. Là où le problème se pose (la décision de l'arbitre est juste il faut le préciser), c'est que si les Alsaciens avaient tiré à côté ou si le ballon avait fini en touche, le jeu se serait poursuivi normalement et ce coup franc n'aurait jamais existé... Ce cas précis est inédit jusqu'ici en Ligue 1 et on se demande bien comment cette situation pourrait être gérée afin d'éviter ce genre de décisions selon qu'il y ait but ou sortie du ballon à l'avenir. 

La VAR ne fait donc pas l'unanimité actuellement, et quand l'arbitre la consulte pour des mains dans la surface ou pour des duels litigieux, les images proposées sont décortiquées à la loupe et pas diffusées à vitesse réelle, ce qui change l'interprétation de l'arbitre par rapport à une image "normale" et certaines situations n'accouchent pas non plus des mêmes décisions selon les arbitres. Malgré tout, la VAR a bien aidé les hommes en noir dans certains cas et évité des injustices dans certains matchs. Ceux qui pensaient que la vidéo réglerait tous les problèmes peuvent encore attendre avant d'avoir raison. L'avancée du football moderne passe sûrement par cette technologie, mais le football n'est pas une science exacte et chaque compétition, chaque match, chaque cas apporte de nouvelles situations. Surtout, l'interprétation restera toujours un des facteurs premiers de ce sport. Les débats footballistiques entre supporters ont encore de beaux jours devant eux...