La rentrée des classes étant passée depuis quelques semaines, il est temps de faire l'étude de la dernière copie de l'élève Racing. La spécialisation cette année de notre Racing semble bien être la philosophie. En effet, après « être ou ne pas être homologué that is the question à 6000€ mensuels » puis « comment réussir à monter en L2 quand on est pauvre et sans joueurs », les joueurs et le staff ont rendu hier une nouvelle copie selon le plan bien connu thèse antithèse synthèse. Décryptage :

Thèse

Paris FCCharlety 20h00, Paris. Le match à peine commencé, on devine déjà l'attitude des deux équipes : une équipe parisienne qui cherche à avancer et un Racing en place prompt à contrer la moindre attaque. Si Paris tente en cette première mi-temps, c'est excessivement brouillon, les transitions sont difficiles et hormis deux frappes non cadrées tentées plus ou moins en désespoir de cause, on assiste à rien. Et du côté du Racing me direz-vous, et bien on revoit le florilège de ballons hauts en début de première période comme contre Colmar que le pauvre Mathlouthi a toutes les peines du monde à contrôler face aux deux tours de la défense centrale opposée (3 buts encaissés seulement avant ce match). Toutefois, un joueur ressort clairement de ces 45 première minutes, c'est Alexis Peuget : impérial, aucun ballon ne passe dans sa zone sans qu'il l'intercepte immédiatement. Non content d'annihiler les velléités adverses, il adresse des bijoux de passes à ces camarades. Son excellente prestation est marquée par un but, une frappe parfaitement placée à droite du gardien à la 36ème minute qui libère les joueurs et le kop. A noter d'ailleurs l'ambiance complétement alsacienne, les pauvres supporters parisiens étant éparpillés dans une immense tribune. En toute fin de première période, une énième contre-attaque aboutit à un centre en retrait pour Mathlouthi qui s'emmêle les crayons - bien aidé en cela par la passe mal ajustée- et M'Bongo surgit juste derrière lui pour se jouer de la mêlée de joueurs parisiens et alsaciens que n'aurait pas reniée Max Guazzini et marquer le second but du Racing. Le but de la victoire sans aucun doute. Mi-temps 2-0. On voit là que la partition strasbourgeoise sans être de haut vol est parfaitement exécutée. Le joueur de cette mi-temps est sans contexte Alexis Peuget qui était littéralement partout à la fois.

Antithèse

Début de seconde période, même trame, même développement. Ou presque. En effet, on sent très vite que le jeu parisien présente plus d'arguments, plus d'allant. Pendant 15 bonnes minutes, les alsaciens continuent à endiguer avec succès les offensives adverses et Gurtner s'ennuie toujours ferme dans son but. Mathlouthi a plusieurs occasions d'enfoncer définitivement le clou, mais soit par maladresse soit surtout par manque de soutien de ses ailiers il ne peut réellement se révéler ne serait-ce que dangereux. Malheureusement, un sentiment étrange nous envahit puisque chaque minute on sent le Racing fléchir de plus en plus, Peuget qui récupérait les ballons derrière le rond central les récupère maintenant juste devant sa surface, pour progressivement ne plus les récupérer du tout. Les attaques du Paris FC déferlent maintenant sur le frêle esquif strasbourgeois qui observe de plus en plus passif à l'accumulation des brèches dans sa coque. Là on sait, on sait que ce Racing là ne repartira pas avec ses cages inviolées. La seule question c'est à quelle minute on va encaisser ce but inévitable et surtout restera-t-il assez de temps pour envisager une égalisation. Laurent Fournier sent bien cela aussi et décide de changer un Damour peu en vue par Ahoueya. Ce choix ne se révéla pas payant puisqu'il ne sera pas plus en vue que son compère et ne parviendra donc pas à faire joueur le Racing un peu plus haut. Enfin jouer, le Racing déjoue plutôt depuis la 60ème minute et à la 82ème un but du nouvel entrant parisien sanctionne logiquement plusieurs minutes d'approximations. Malheureusement c'est cinq minutes trop tôt puisqu'à la 88ème, profitant d'un énième cafouillage, un ballon vient tranquillement mourir dans la lucarne droite de Gurtner qui ne peut rien faire, comme toute l'équipe d'ailleurs. La rentrée de Ketkéo en lieu et place de Genghini n'a pu ni empêcher le second but ni permis d'en mettre un troisième. Le Racing à déjoué pendant presque 45 minutes, ils auraient pu et du marquer ce troisième but mais dès l'entame de la seconde période l'espace entre Mathlouthi et ses ailiers avait considérablement augmenté.

Synthèse

Si on joue un demi match, on a une demi victoire soit un match nul. Telle est la morale de cette histoire ou le milieu de terrain a coulé, Peuget en tête puisque c'était lui qui tenait toute la baraque en première période, Damour et Genghini pour ne pas avoir su l'épauler tout d'abord puis le suppléer ont été aussi coupables. Sikimic aurait du recadrer tout ça, il s'est un peu trop contenté de balancer pour sauver ce qu'il pensait pouvoir l'être. Si ce Racing arrive à maintenir le rythme, on devrait faire de jolis coups, mais il va falloir apprendre à garder un résultat. On a déjà perdu beaucoup de points, beaucoup trop de points.

De Grégory T., envoyé spécial pour www.infosracing.com et Planète Racing à Charlety