Après les portraits de Grégory WalterCamille et LoïcCoralie et Olivier, ou encore Jérôme, le passionné des écharpes, nouveau portait avant le retour à la Meinau ce week-end avec Jessica.

En débutant notre discussion avec Jessica, elle nous arrête tout de suite avec le sourire : « Je n'ai rien d'extra-ordinaire moi ! ». Et pourtant, Jessica a d'extra-ordinaire ce que nous avons presque tous : nous sommes tombés dans la potion Racing dès le plus jeune âge. « Je suis supportrice du Racing depuis l'âge de 7-8 ans si mes souvenirs sont bons. C'est mon papa qui m'a transmis sa passion. Lui même était un supporter du Racing, pas aussi intensément que moi je pense mais le Racing c'était son truc aussi. Il était équipé comme il se doit : écharpe, bonnet et sa vieille R12 de l'époque était aussi relookée aux couleurs du Racing avec autocollant sur la vitre et fanion au rétro ! ».

Ses premiers souvenirs ? Les années 90 et un certain numéro 10. « Je n'ai pas énormément de souvenirs de cette époque mais je me rappelle que j'étais fan de Mostovoï : j'avais écrit son nom sur mon front avec un crayon pour les yeux avant de me rendre à un match. Je me rappelle avoir vu quelques matchs à la Meinau et surtout les derbys contre Metz à l'époque où Kastendeuch [ancien capitaine de Metz avec plus de 500 matchs en Division 1 et aucun carton rouge] y évoluait. En 1997, j'ai vécu mon premier déplacement pour la finale de la Coupe de la Ligue face à Bordeaux. Un déplacement effectué en car avec les supporters. J'y avais d'ailleurs adoré l'ambiance. Et puis ce soir là le Racing avait gagné, un moment magique pour la petite fille que j'étais ! ».

La Meinau, sa deuxième maison

Et puis un jour, le Racing a commencé à faire parti intégrante du quotidien. « Le moment qui m'a rendu vraiment "Racing addict" était un soir de mai 2001 ... Le Racing, tout juste relégué en D2 en cette fin de saison, remporte la Coupe de France face à Amiens ! Nous avions fait le déplacement en train avec ma petite sœur et mon papa. Je découvrais le stade de France pour la première fois. Une soirée mémorable, une ambiance de folie et pour couronner le tout la victoire du Racing !!!! C'est à partir de ce moment là que ma sœur et moi avons commencé à suivre intensément le Racing. Deux saisons, rien d'exceptionnel je vous l'accorde mais deux saisons intenses. Nous assistions aux entraînements, aux matchs (matchs de préparation d'avant saison aussi), j'ai vécu les victoires, les défaites, j'ai connu la joie, la tristesse ... Ces matchs en plein hiver où l'on ressortait du stade avec les pieds tellement gelés qu'on avait du mal à marcher mais comme si cela ne suffisait pas on attendait encore les joueurs à la sortie du stade pour les féliciter ou les encourager. Je garde un très bon souvenir de ces deux belles années où la Meinau était devenue presque ma deuxième maison ».

On fait sa vie mais le Racing n'est jamais loin ...

Et puis un jour on fait sa vie. La passion est toujours là mais devient secondaire. « J'ai rencontré mon mari au travail mais ce qui nous a rapproché c'est ... le Racing ! Nos premiers rendez-vous "galants" se sont déroulés au stade et dans un bar qui diffusait les matchs du Racing. Je me rends compte que le Racing à quand même pas mal été présent dans certaines étapes de ma vie. Mieux encore : à l'époque où j'étais adolescente, ma sœur et moi on se chamaillait souvent, c'était parfois assez violent mais grâce à cette passion commune cela nous a énormément rapproché. Je crois qu'il n'y a plus eu aucune dispute entre elle et moi à partir du moment où le Racing est entré dans notre vie. Merci au Racing ! ».

..., laisse quelques regrets, ...

Les années passent, le Racing n'est pas au mieux et s'éloigne des priorités. « Je n'ai regardé aucun match du Racing quand il était au plus bas il y a 6 ans, à mon grand regret car, quand je lis ce que les gens ont vécu dans ce moment difficile, certes c'était une période sombre pour le club. Tous ceux qui ont été là à l'époque ont une telle fierté d'avoir été présents et ils ont bien raison car ils ont beaucoup de mérite. Je les admire ! ».

... mais revient en famille comme une transmission de passion !

« J'ai dû voir un ou deux matchs lorsqu'il évoluait en CFA, quelques uns en National, beaucoup plus en Ligue 2. J'ai vraiment replongé en avril dernier lorsque mon fils a participé au stage Racing Academy. J'avais pris une semaine de congé pour pouvoir l'y emmener et les séances d'entraînement étaient ouvertes aux parents j'ai donc passé une grande partie de la semaine là bas. Me rendre tous les jours à la Meinau a fait remonter tous ces bons moments que j'ai passé là bas durant mon enfance et surtout mon adolescence. Et puis un matin durant cette semaine, le Racing était allé s'entraîner à Illkirch. J'ai proposé à mes sœurs (Stéphanie qui était déjà présente à l'époque et Emilie la petite dernière de la famille née en 2003 et qu'on a totalement converti au Racing aussi) de nous y rendre. A la fin de cet entraînement nous étions à nouveau totalement mordues par le Racing ! Depuis, j'essaye de me rendre assez régulièrement aux entraînements avec mes sœurs et mon fils. Et puis il y a quelques jours, mon mari nous a fait la bonne surprise de nous faire un super cadeau : l'abonnement pour cette nouvelle saison ! Je verrai donc tous les matchs du Racing ! ».

Tribune famille, mur bleu, ...

Comme le Racing, sa passion n'est jamais loin et la nouvelle configuration des tribunes répond maintenant à la vie de famille. « En général, je vais voir les matchs en famille. Nous nous installons en tribune famille qui est parfaitement adaptée quand on a des enfants en bas âge. Mais quand mon fils sera plus grand j'espère pouvoir intégrer le mur bleu ! ». Si les déplacements ont été plus rares, les quelques migrations en dehors de l'Alsace laissent toujours des souvenirs. « Je ne fais quasiment pas de déplacement. Quand j'étais ado, j'avais fait le déplacement à Sochaux en car avec le kop (ma sœur et moi avions dû batailler sévère auprès de nos parents à l'époque pour avoir droit d'y aller) ! Un bon souvenir aussi. Et puis le week-end dernier, nous avons fait le déplacement en voiture avec mon mari, mon fils et ma petite sœur (la petite dernière) pour le match contre Lyon. Malgré la lourde défaite, je garderai un bon souvenir de ce déplacement. Nous étions dans le parcage avec tous les supporters et l'ambiance était génialissime !!! Nous avons participé aux différents chants et encourager l'équipe, que c'est bon de se défouler comme ça ! J'espère pouvoir faire quelques déplacements cette saison, découvrir les stades de la Ligue 1 me plairait beaucoup ».

Des matchs, des joueurs, ...

Outre l'entité, le Racing est aussi l'occasion de rencontres et de découvertes des joueurs. « Petite, mon joueur préféré était Mostovoï. Quand j'ai suivi à fond le Racing il y a 15 ans c'était Chilavert. Il avait marqué le dernier tir au but qui nous avait permis de gagner la coupe de France en 2001. Plus que le joueur, c'était l'homme qu'il était qui me plaisait. Je me souviens d'un entraînement où un petit garçon s'était pris un ballon à la tête, du coup à la fin de l'entraînement Chilavert lui avait offert ses gants ... Un homme au grand cœur. J'aurai toujours cette image de lui relevant ses coéquipiers lors de leur élimination en huitième de finale de la coupe du monde en 1998 contre la France ! J'étais aussi fan de Danijel Ljuboja ». Et puis plus récemment, elle a beaucoup apprécié Felipe Saad. « Ses larmes après son but inscrit contre Reims en avril dernier m'ont beaucoup touché ! Il aimait profondément notre club, notre ville et notre région, il le clamait haut et fort ! Dommage que le club ne l'ait pas conservé ... Lui aussi est un homme au grand cœur ! J'aime beaucoup Dimitri Lienard également. Son parcours est juste incroyable. Et puis forcément Jérémy Grimm l'enfant du pays. Quelle fierté de voir un Alsacien fouler la pelouse de la Meinau ! Nous avons la chance d'avoir des joueurs et même un staff qui sont très accessibles, disponibles et proches de leur supporters ce qui est très appréciable ! ».

« Il faut être réaliste et lucide »

Abonnement dans la poche comme plus de 15000 supporters, elle n'a qu'une seule hâte : retrouver le stade ce week-end non sans quelques inquiétudes. « C'est un match difficile qui nous attend, on n'a pas été gâté en ce début de saison avec les matchs contre Lyon et Lille et les deux déplacements successifs à Montpellier et Guingamp. Ça sera très dur cette saison, il faudra prendre chaque match comme une lutte pour le maintien. Pour moi, finir entre la 15ème et 17ème place serait parfait. Pas très ambitieux je sais, mais l'ambition viendra plus tard pour l'instant il faut être réaliste et lucide ».

La venue de l'équipe entraînée par Marcelo Bielsa (lire Lille, l'an un avec Marcelo Bielsa) apparaît comme un nouveau défi pour les Bleus mais Jessica reste confiante. « A la Meinau nous avons un gros atout : notre public et surtout notre formidable mur bleu ! Le match va se jouer à guichets fermés, ça sent l'ambiance de folie ! L'équipe sera portée par tout le stade. De quoi passer un bel après midi avec pourquoi pas, je l'espère, une victoire à la clé ! »

Malgré les années qui passent, les résultats, la vie de famille et ses contraintes, Jen aura toujours gardé sa passion du Racing ancrée en elle. Une passion retrouvée qui entraîne parfois des situations insolites comme ce réveil mis à 7h du matin pendant ses congés pour ... aller à l'entrainement des Bleus. De quoi terminer avec un traditionnel : « un seul amour et pour toujours Racing club de Strasbourg ! ».