Lors sa venue il y a quelques semaines, Gilbert Gress était accompagné d'un ami de longue date. Spectateur du retour de son ami au Racing, André nous livre aujourd'hui à travers quelques chapitres un regard atterré de l'aventure qu'a vécu Gilbert Gress pendant quelques semaines, cet "été en enfer" en mode Racing Club de Strasbourg ... Si vous souhaitez réagir, utilisez le manu contact à votre disposition. Les autres chapitres sont à retrouvés dans la rubrique "Auditeurs" !

CHAPITRE 7

Selfmade man ambitieux, Philippe Ginestet est arrivé au Racing dans l'ombre de Patrick Proisy. A force d'intrigues et de luttes parfois épiques, le vizir est devenu calife. Pour jouer dans la cour des grands, de deux choses l'une: soit vous êtes riche (Lyon, OM, PSG ... ), soit vous gérez avec compétence (la majorité des clubs de la L1). Mais Ginestet choisit une troisième voie, la cavalerie. Pour boucler le budget, de saison en saison, il a vendu tous les joueurs de valeur. Au total, plus de 31 millions d'euros. Pour les remplacer on prend des joueurs gratuits, bradés ou prêtés. Tombé de Charybde en Scylla, le Racing est devenu une coquille vide. Pour le promoteur immobilier, la construction de l'Eurostaduim, un stade de 42.000 places avec son centre commercial de 80.000 m2, serait non seulement une bouée de sauvetage, mais une véritable aubaine. Mais la Ville vient d'abandonner le projet. Adieu veau, vache, cochon, couvée ... Ultime tentative pour récupérer ses billes, ou volonté délibérée d'entraîner le football alsacien avec lui? En tous cas, si Gress est si fort, qu'il le prouve. S'il se plante, il sera viré comme Dugué, Papin et Furlan, sauf qu'il aura amené avec lui 3.000 abonnés, de quoi ouvrir largement son licenciement. Serait-il assez fou pour venir dans un club à la caisse vide, dirigé par un autocrate en échec depuis 4 ans ? Certainement pas. Il faut donc trouver des appâts :

  1. Léonard Specht et Albert Gemmrich ne jurent que par leur ancien coach. Parfait, l'un sera Président, l'autre le chantre d'un football aux Alsaciens
  2. Laisser croire à la vente de ses actions à J. Kientz notamment. A peine Gress aura-t-il plongé que Kientz est déjà écarté avec mépris

Gilbert possède deux grandes qualités, la passion et la fidélité. Comme tout à chacun, il a aussi les défauts de ses qualités. Pourquoi n'avoir pas attendu le retour effectif de Kientz avant de s'engager. N'était-ce pas le baiser de Judas quand Ginestet l'a appelé à Neuchâtel le 16 juin pour dire qu'il se réjouissait de son retour. Après avoir croisé le Janin à Metz, Gilbert aurait dû savoir que le grand Pascal était un bon formateur, mais comme adjoint d'aucune utilité. L'Alsace regorge de bons techniciens et je déplore que depuis le départ de Gress en 94, aucun d'eux n'ajamais eu sa chance au Racing. Voilà deux ou trois ans, nous évoquions ce sujet avec Gilbert, et, en cas de retour, j'avais suggéré Yves Ehrlacher et Damien Ott. Avait-il oublié mon conseil ou privilégiait-il l'expérience de Janin de la L2 au dynamisme de la jeunesse haut-rhinoise, en tous cas, son choix n'était pas judicieux. Fin mai, le retour de Gilbert n'est ni envisagé, ni même envisageable. La France, l'Allemagne et la Suisse ont un projet d'envergure et d'avenir : Faire de l'espace rhénan supérieur un pôle de développement économique, social et culturel à vocation transnationale. L'Alsace, le Bade-Wurtemberg et la Suisse doivent trouver la personnalité la plus représentative pour présenter le dossier devant la Commission Européenne. Adrien Zeller propose Gilbert Gress. Son nom fait l'unanimité. Le Président de Région était aux côtés du footballeur alsacien à Bruxelles pour sans doute sa dernière apparition en public. Au cours du déjeuner suivant la réunion, la situation du Racing est évidemment évoquée. Monsieur Zeller ne voit qu'une seule solution, la liquidation du club. Ensuite, il faudra rebâtir un grand club avec de nouveaux dirigeants. Le savernois était souvent visionnaire. Pour le Racing aussi ? Gilbert Gress était revenu au Racing pour suivre l'élan de son coeur. Aujourd'hui, son inextinguible passion pour le ballon rond l'a déjà entrainé ailleurs. Ses dernières étapes s'appellent Zurich, Milan, Stuttgart ....bref la cour des grands, la cour de Gilbert. En attendant, pauvre Strasbourg, pauvre Alsace, ton football est prisonnier d'un imposteur.

Remerciements: Mille mercis à Jeannine et Marlyse, soit l'ensemble de mon fan club, pour son soutien et ses encouragements.

André