(Crédits photo : AFP)

Il est 3h00 du matin. L’orage gronde dehors. Allongé dans mon lit, je peine à réaliser. Les yeux grands ouverts, je ne sais si pas si c’est un rêve ou simplement la réalité. A l’heure d’écrire ces quelques lignes, je ne le réalise toujours pas. Si la frustration nous avait gagné depuis des mois, ce réveil matinal est aussi léger qu’une goutte d’eau sur une toile d’araignée un matin de rosée. Que s’est-il passé hier soir à la Meinau ? Les planètes se sont t-elles alignées l’espace de quelques minutes ? Ce Racing, tant décrié à force de ne pas s’imposer, a retrouvé des ressources incroyables pour renverser l’ogre lyonnais. Ce cher Racing a fait honneur à son maillot, et c’est tout ce qu’on lui demandait. Désormais ce RCS / Lyon du 12 mai 2018 est entré dans le panthéon des matchs inoubliables comme Rennes, Milan, Liverpool ou encore Paris en décembre dernier.

Il y a un an, il y avait eu l’émotion d’une montée et d’un come-back dans l’élite français avec ce sentiment de retour à la maison. Mais hier soir, l’émotion vécue par des milliers de supporters à la Meinau et dans le monde entier a été dix crans au-dessus, rouge écarlate sur le tensiomètre. Tout le monde connaissait l’enjeu et les résultats. Toulouse qui gagne à Bordeaux, Troyes qui mène à Montpellier, Lyon qui se place en dauphin du PSG, Caen qui explose à Nice, … C’était chaud au classement à ce moment là pour les Bleus. Pendant ce temps rien n’était offert aux Bleus : blessures, pénalty, Lyon qui passe devant au tableau d’affichage, … Et puis il y a l’entrée, si attendue depuis des semaines, de Da Costa. Deux ballons joués, un but et un coup-franc obtenu. Une rentrée fracassante qui bouleverse la fin de partie et déstabilise les lyonnais. Dans ces moments là, la Meinau joue son rôle, devient électrique comme elle sait si bien l’être. Une des plus belles ambiances que l’on ait été amené à vivre. Il n’y aucun mot assez fort pour illustrer ce qu’est la Meinau lorsqu’elle chavire dans le bonheur et l’extase. Simplement indescriptible, limite orgasmique.

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Et il y a cette 93e minute. Ce coup-franc sifflé, ce ballon posé, cette concertation entre les tireurs. Un droitier, un gaucher. Lienard prend ses responsabilités. La suite appartient désormais à l’histoire du Racing et entre au musée des buts les plus improbables et magnifiques, le nettoyage de la lunette est compris dans le prix. On se regarde, on ne réalise pas. Le réseau est saturé. Ce but suffit-il pour le maintien ? Les secondes s’égrainent avant la délivrance. Cette fois-ci, c’est officiel, les Bleus évolueront en Ligue 1 la saison prochaine. On attendait des guerriers, on a eu encore plus que ça. Ce matin, c’est avec le cœur léger que nous nous levons, prêts à afficher notre fierté demain face aux collègues qui vous avaient rappelé chaque défaite cette saison autour du café. Aujourd’hui, cette victoire et ce maintien sont pour nous aussi. On n’a rien lâché, et c’est simplement, pour une fois, mérité.

Mon cher Racing, je te dis simplement bravo, merci et à la saison prochaine en Ligue 1. Il n'y a que toi pour nous faire vivre ça !