Victorieux des Girondins de Bordeaux ce samedi soir au bout du temps additionnel, les Strasbourgeois vont maintenant devoir enfoncer le clou face à ce même adversaire mercredi soir s'ils veulent voir Lille et son stade Pierre-Mauroy à la fin mars à l'occasion de la finale de Coupe de la Ligue.

Le round d'observation a suffisamment duré. Strasbourgeois et Bordelais se sont neutralisés sur le terrain pour ce qui constituait la première bataille de la double confrontation en quatre jours dans l'antre de la Meinau. Mais finalement sur un dernier ballon envoyé par Pablo Martinez dans la surface girondine, et grâce à un rebond mal jugé par François Kamano, le cuir est arrivé au second poteau sur Kenny Lala. Le meilleur joueur de Ligue 1 du mois de décembre ne s'est pas privé et à sanctionner d'un extérieur du pied droit les coéquipiers de Costil, qui n'ont même pas eu le temps de remettre le ballon en jeu puisque l'arbitre a porté le sifflet à sa bouche pour siffler trois fois la fin du premier épisode entre les deux équipes. Têtes baissées, dépités, les Bordelais se sont vite engouffrés dans les couloirs des vestiaires de la Meinau pendant que le public fêtait ses joueurs. Eric Bedouet, le coach bordelais, avait beau enrager sur cette dernière action au micro des différents médias, c'était trop tard. Dans le camp d'en face, Thierry Laurey n'en rajoute pas. Il sait que son équipe n'a pas fait le match de l'année et que cette dernière action confirme bien que tout va dans le sens des Bleus ces dernières semaines. Il est aussi focalisé sur la deuxième échéance qui attend ses hommes dans quelques jours.

Bien évidemment, mercredi soir, les choses risquent d'être bien différentes. Les Bordelais vont revenir sur cette même pelouse le couteau entre les dents, avec un sentiment de revanche. Pas question pour eux de quitter ce terrain avec la même frustration que ce samedi. Au-delà du résultat du soir, il sera question d'orgueil pour cette équipe avant tout. Après avoir traversé la crise Poyet en début de saison et connu une aventure européenne médiocre, les Bordelais veulent sauver leur saison en cherchant une coupe. Ce ne sera pas en Coupe de France puisque les Girondins ont été sortis dès leur entrée en lice par Le Havre. Focalisés sur cette Coupe de la Ligue pour revoir l'Europe rapidement aussi, car la douzième place actuelle en championnat (sept victoires, sept nuls, sept défaites) laisse peu d'espoir d'y parvenir. Surtout pas avec la qualité de jeu du moment, souvent pointée du doigt par les supporters qui n'ont pas été gâté par les frappes au but de leur équipe à part sur le coup franc de Kamano sorti par Matz Sels à la 87ème minute. Pour se consoler, le retour de suspension du buteur Samuel Kalu peut leur donner un peu plus de sérénité sur l'épilogue en coupe.

Côté Racing, la victoire dans cette première confrontation fait du bien aux têtes après un match sérieux, mais où certaines erreurs dans le jeu auraient pu se payer si les Bordelais avaient été plus mordants. Ce succès prolonge en tout cas une série de quatre victoires consécutives en Ligue 1. La confiance règne au sein d'un groupe qui pointe toujours à une surprenante cinquième place. Le maintien sera bientôt de l'histoire ancienne, et ce qui attend ces joueurs dans cette deuxième partie de saison ne sera que du bonus. La Meinau sera bien plus chaude mercredi pour pousser les Bleus, quatorze ans après une dernière demi-finale de cette même coupe remportée contre Saint-Etienne (1-0, Alex Farnerud). L'avantage psychologique pris ce samedi est important mais rien est acquis, même si le parcours réalisé jusqu'ici est exceptionnel. Sortir Lille, puis se qualifier à Marseille et à Lyon a de quoi faire rêver plus d'un club de l'Hexagone, mais ce duel face à Bordeaux sera peut-être le plus difficile de l'aventure quand on sait ce qui attend le vainqueur au terme de la rencontre. Si l'enjeu ne prend pas le dessus sur le jeu, cette soirée pourrait être remplie de spectacle et d'émotions. Finalement, la pression est plus sur les Bordelais que sur des Strasbourgeois qui auront tout à gagner. Deuxième attaque de Ligue 1, il n'est pas possible d'imaginer autre chose qu'une qualification si près du but. Il ne reste plus qu'à être patient quelques jours, avant que la Meinau puisse entrer en ébullition si les dieux du football sont toujours au-dessus de ce stade...depuis la 93ème minute de ce samedi.