Crédits photo : La Nouvelle République

La saison 2016/2017 de Ligue 2 restera dans les annales. Pas seulement car deux des trois promus sont en tête de ce championnat avant la dernière journée, mais tout simplement car les écarts ont rarement été aussi réduits ces dernières années. Et cela vaut pour le haut du classement, comme pour le bas. Le Racing, seule équipe du top 6 à ne pas avoir gagné, reste en tête après son déplacement à Niort.

Avec deux déplacements à gérer en cinq jours, il était clair que le Racing avait été bien inspiré de prendre un peu d'avance sur ses poursuivants au cours des dernières semaines. Après le bon point du nul récolté du côté de Lens lundi soir, il était important de ne pas se relâcher dans les Deux-Sèvres face à des Niortais qui ne jouaient plus rien mais qui étaient bien disposés à sauver l'honneur après la déconvenue du match aller (3-0). Après un round d'observation, les Strasbourgeois sont parvenus à faire le plus difficile en ouvrant la marque grâce à la 20ème réalisation de la saison de Khalid Boutaib sur un pénalty, obtenu par Baptiste Guillaume suite à un ceinturage de l'ancien messin Laurent Agouazi. Alors que sur les autres pelouses, les concurrents directs ouvraient le score les uns après les autres, le Racing assurait provisoirement sa montée car Troyes peinait à trouver la faille face aux Rémois d'Anthony Weber. Du côté de René-Gaillard, les Blancs (du soir) reculaient et acceptaient de subir la pression niortaise au fil des minutes. Après quelques frayeurs, Alex Oukidja a sauvé son équipe d'une double parade exceptionnelle. Juste avant, les Alsaciens totalement inoffensifs jusque-là, étaient parvenus à approcher le but d'Arthur Desmas. Le corner de Dimitri Lienard avait trouvé la tête de Stéphane Bahoken au premier poteau. Alors que le ballon semblait avoir franchi la ligne, l'arbitre laissait le jeu se poursuivre ... Cette décision a son importance, puisque le Racing va craquer juste avant la pause. Sur un corner imaginaire dans les arrêts de jeu, Alex Oukidja (victime d'une faute ?) ne parvient à s'imposer dans les airs et Andé Dona Ndoh égalise pour les Chamois. Cette accumulation d'erreurs coûte cher, mais les Niortais méritent complètement leur égalisation.

Au retour des vestiaires, les Strasbourgeois ont réglé leurs problèmes et retrouvent un certain équilibre. Le bloc joue plus haut, et le duel attaque-défense de la première période se transforme en « box-to-box » en seconde. Les deux équipes tentent de faire la différence, et ce sont les Niortais qui vont trouver la faille peu après l'heure de jeu. David Kiki, le latéral gauche niortais, adresse un centre anodin mais Alex Oukidja se manque complètement et Andé Dona Ndoh n'a plus qu'à pousser le ballon au fond pour s'offrir un doublé. Comme à Lens quelques jours plus tôt, la réaction est quasi immédiate. Cinq minutes après ce coup dur, Felipe Saad envoie une longue touche dans la surface et personne ne parvient à toucher la balle dans les airs. Après un rebond, Stéphane Bahoken reprend d'un retourné acrobatique, contré par David Kiki pour l'égalisation. Le match est totalement relancé et à vingt minutes du terme, chercher les trois points redevient possible pour les Strasbourgeois. Encore plus à l'entame du dernier quart d'heure lorsque Laurent Agouazi, tel un volleyeur, smashe le ballon dans le but strasbourgeois. L'arbitre l'a bien vu et le prie d'aller prendre sa douche avant les autres. La pression sur le but niortais est forte mais les occasions franches se font rares. Il y aura une balle de match à la 92ème minute. Jérémy Blayac lance Khalid Boutaib sur le côté gauche. Le ballon piqué de l'extérieur du pied droit du meilleur buteur du Racing file juste à côté.

On en reste à ce 2-2 où les Strasbourgeois, sans faire un gros match, peuvent nourrir des regrets. A 90 minutes de la clôture du championnat, les Bleus occupent la tête du championnat mais n'ont plus aucune marge d'erreur avec seulement trois points d'avance ... sur le 5ème, Brest. Le joker dont les Alsaciens bénéficiaient, a été utilisé hier soir. Un match nul la semaine prochaine pourrait ne pas être suffisant pour assurer la montée. Il faudra à tout prix battre Bourg-en-Bresse pour accéder à la Ligue 1 et assurer le titre de champion de Ligue 2 par la même occasion. Les Strasbourgeois ont leur destin entre leurs pieds et le chaudron de la Meinau poussera son équipe comme jamais pour retrouver le meilleur niveau français. Ils seront 27 000 au stade, mais c'est toute une région, voire plus, qui aura un oeil sur ce qu'il se passera du côté de la Meinau. Les années passent et les habitudes perdurent, il faut attendre la dernière journée pour connaître le dénouement. En espérant que celui-ci soit heureux, nos Bleus le méritent tellement. Un succès permettrait aussi de finir la saison avec 67 points, un signe du destin ?

Top 3 :

  • EtoileEtoileEtoile Felipe Saad : Le taulier ! Au cours d'une faible première période collective, il a évité le pire à son équipe avec de multiples sauvetages. De plus, il a réalisé la passe décisive sur le second but du Racing. Quel retour de sa part dans ce sprint final !
  • EtoileEtoile Stéphane Bahoken : Pas vraiment dans le rythme en début de partie, il s'est ressaisi à l'image de ses coéquipiers en seconde période. Ses efforts ont été récompensés par une belle inspiration sur l'égalisation. Lui qui aurait certainement déjà dû avoir un but accordé en première mi-temps.
  • Etoile Laurent Dos Santos : Face à l'impressionnant Junior Sambia, il a bien tenu le coup sur son aile. Il a tenté d'apporter offensivement sans pouvoir être décisif. Encore une prestation encourageante pour celui qui ne semblait pas en mesure de s'imposer au Racing il y a quelques mois.